À travers ses édifices aux couleurs lumineuses, ses bâtiments aux styles variés, tantôt épurés tantôt atypiques, Le Var raconte une histoire, son histoire. Avec la route touristique des édifices contemporains symboliques, découvrez une facette insoupçonnée de l’histoire de ce département emblématique du Sud.
L’Athéna et Athéna Port est un ensemble résidentiel bâti entre 1963 et 1973 sur le port des Engraviers par l’architecte Jean Dubuisson. Les travaux de la jetée commencent fin 1968, le bassin du port est construit en 1969, la résidence Athéna Port est construite entre 1971 et 1973. Cet immeuble forme une barre, caractérisée par une architecture complexe et une mise en situation audacieuse. C’est une des plus belles réussites en matière d’ensemble de logements collectifs de vacances dans la période des 30 Glorieuses. L’hôtel ayant fermé, la résidence est aujourd’hui exclusivement destinée au logement annuel ou saisonnier. Pour y accéder, il vous est possible d’emprunter le Sentier du littoral qui offre une vue extraordinaire sur la baie de Bandol et l’île de Bendor.
Dès le XIXème siècle, la station balnéaire des Sablettes est une destination de choix très fréquentée. Bombardée en 1944 par les Alliés pour éviter un débarquement ennemi, le projet de reconstruction débute six ans plus tard. Les travaux sont dirigés par Fernand Pouillon, qui voit sur cette rade le potentiel d’un modèle de station balnéaire complet, comportant équipements, espaces publics, commerces et résidences, qui influencera les villages de vacances répandus par la suite sur la côte méditerranéenne. Aujourd’hui, les caractéristiques harmonieuses de ce hameau, qui comprenait à l’époque 35 logements, 28 boutiques, une pension de famille, un hôtel-restaurant, 5 cafés-restaurants, un établissement de bains, un casino et un petit port, en font un village intemporel. Profitez d’une visite commentée du hameau pour en découvrir les moindres détails.
Pont levant, pont levis, pont basculant, pont transbordeur, pont « tout court » ou pont des chantiers, une chose est certaine : l’histoire de ce pont est aussi importante que son utilité. Tout au long du XIXème siècle, une véritable industrie se construit au cœur même de la ville de la Seyne-sur-Mer. En 1887, près de 2500 ouvriers travaillent dans les chantiers navals, soit 1/6e de la population totale. À la veille de la première guerre mondiale, ils sont plus de 4000. En 1910, la Société des Forges et Chantiers de la Méditerranée demande à la préfecture de Draguignan l’autorisation d’établir une voie ferrée entre la gare de La Seyne et ses ateliers, afin de faciliter les transports de matériaux et d’accéder au site des chantiers navals situés de l’autre côté du port. C’est ainsi qu’en 1917, cette imposante tour de métal froid voit le jour, permettant de laisser passer les bateaux en position levée, et basculant au-dessus du port pour faire passer les trains. Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1987, le pont levant est maintenant un belvédère panoramique d’où l’on peut admirer une des plus belles rades d’Europe : la rade de Toulon.
Niché au sein d’une forêt de pins de 200 hectares, le site extraordinaire du théâtre Châteauvallon-Liberté est un espace consacré à la diffusion culturelle. Comédies, pièces dramatiques, expositions picturales, sculpturales, spectacles, représentations de danse, le théâtre propose un catalogue extrêmement riche et diversifié pour plaire à tout le monde. Bâti en 1964 autour d’un fortin du XIème siècle, Châteauvallon-Liberté est aujourd’hui labellisé Scène Nationale et continue de proposer de nombreuses représentations. Grande nouveauté du théâtre : la 7ème Scène. Accessible 24h sur 24 virtuellement, il s’agit d’un programme innovant qui donne la parole aux artistes et permet de découvrir les coulisses de la création du spectacle vivant. De nombreuses vidéos, interviews, reportages et autres contenus sont à retrouver dans ce programme.
Au centre de la ville, se dressant face au Palais de Justice, le Monument aux morts de Toulon commémore les soldats tombés lors de la première guerre mondiale. Érigé entre 1924 et 1925 par le sculpteur Honoré Sausse, il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2010. Le monument présente, sur un bloc rectangulaire, un alignement de sept poilus et marins et une femme avec un voile qui les surplombe. Appuyée à un massif rectangulaire, elle étend les bras au-dessus de deux chutes de laurier qui s’écoulent sur les bords du massif. Elle tient, sur le bras gauche, un bouclier, faisant d’elle l’allégorie de la France, affligée devant ses morts.
Le Dixmude était le nom d’un dirigeable construit par la marine impériale allemande et offert aux alliés à la fin de la première guerre mondiale au titre des dommages de guerre. Lors d’un énième vol en 1923, le dirigeable est frappé par la foudre, entraînant le décès de 50 personnes, équipage et passagers. Pour leur rendre hommage, un comité de la municipalité de Pierrefeu-du-Var lance alors un appel à la subvention pour financer un monument aux morts. D’une hauteur de 14 mètres, il est le résultat des dons de 622 conseils municipaux répartis dans 33 départements et 21 conseils généraux. Ses deux ailes accolées bâties sur la place Jean Jaurès surplombent la plaine environnante du village de Pierrefeu-du-Var.
Sur la commune de Rayol-Canadel-sur-Mer, depuis la pergola ronde du Patec, construction circulaire datant de 1926 inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1989, vous découvrez un panorama magnifique sur la mer et les îles d’Hyères. Le Patec, du provençal Patus indiquant un ensemble de biens indivisibles, destinés à un usage commun, est également l’un des accès à l’Escalier Monumental, une succession impressionnante de marches faites en pierres micaschistes extraites des carrières de la commune, allant de la mer jusqu’au point culminant Le Drapeau.
Le Village du Merlier est l’une des réalisations qui a fait la renommée de l’atelier d’architecture de Montrouge, fondé en 1958 par Jean Renaudie, Pierre Riboulet, Gérard Thurnauer et Jean-Louis Véret. Édifié près du cap Camarat, au sud de Saint-Tropez, le Merlier rompt totalement avec l’architecture classique des lotissements que l’on pouvait retrouver à l’époque sur le littoral. Ses formes géométriques simples et marquées, ses couleurs sobres et l’aménagement de ce groupe de 35 maisons représentent parfaitement la patte des artistes, un nouveau type d’habitat alliant modernité et tradition.
Bâti pendant l’entre-deux guerres en 1932 par l’architecte Georges-Henri Pingusson, l’ancien grand hôtel “Le Latitude 43” est un symbole de modernité et d’avant-gardisme, comme la Villa Noailles. Construit en un temps record, ce gigantesque “paquebot” était, à l’époque, le plus grand bâtiment jamais édifié avec du béton armé. Malheureusement, cette sublime construction connaît une histoire plutôt tragique. Après seulement quatre saisons estivales, l’établissement est signalé en faillite et perd quelque peu de sa superbe. Durant la seconde guerre mondiale, il subit des modifications pour être occupé par les armées italiennes et allemandes, et sert même de quartier général aux américains en 1944. Depuis, cet édifice tropézien est habité par des copropriétaires privés. Néanmoins, il demeure une représentation d’avant-gardisme et de prise de risque, symbole d’un style moderniste aux aspirations nouvelles.
Comme son nom l’indique, la Cité lacustre de Port Grimaud a été bâtie de toutes pièces sur d’anciens marécages du golfe de Saint-Tropez. Souvent surnommée “la Venise provençale”, cette cité était autrefois uniquement fréquentée pour des activités agricoles ou de chasse. Ce n’est qu’à partir des années 1960 que le port de Grimaud a commencé à développer son fort potentiel touristique. François Spoerry, un architecte visionnaire venu d’Alsace, est à l’origine de la construction de ces lieux, partisan d’une architecture douce aux caractéristiques provençales. Anecdote amusante : chaque résident possède un emplacement de bateau à côté de son habitation. À croire que l’architecte alsacien a tenté de recréer la célèbre ville italienne !
Le domaine de Beauvallon est l’un des quartiers emblématiques de Grimaud. Construit en 1925, ce lotissement offre une vue imprenable sur le golfe de Saint-Tropez. Elle réunit autour de son golf des constructions modernes d’architectes régionaux réputés et représentants majeurs du mouvement moderne.
Construit pendant l’entre-deux guerres en 1933, l’ancien dancing de la Batterie était le lieu de prédilection d’une clientèle fortunée et cultivée de la Côte d’Azur, que fréquentait Pierre Barbe, l’architecte à l’origine de ce somptueux édifice. Situé sur la plage du Val d’Esquières, dans le quartier des Issambres à Roquebrune-sur-Argens, la Batterie était autrefois constituée d’un podium pour l’orchestre, d’une piste de danse qui se déployait tout autour et d’un bar. Des années et réaménagements plus tard, la Batterie a accueilli le Centre de voile dans un projet de développement d’activités de sports nautiques. Depuis peu, la commune se préoccupe de donner à l’ancien dancing une vocation patrimoniale et culturelle.
La Chapelle Notre-Dame de Jérusalem, également nommée Chapelle Cocteau, du nom de son créateur l’architecte Jean Cocteau, a été bâtie en 1963. Cette chapelle catholique est le fruit de la collaboration de plusieurs artistes tels que l’architecte Jean Triquenot, le peintre niçois Raymond Moretti et le céramiste Roger Pelissier. Malheureusement, Jean Cocteau meurt prématurément en octobre 1963, et c’est son ami intime Édouard Dermit qui finit son ouvrage en se basant sur les croquis laissés par l’architecte. Les fresques et peintures intérieures sont également réalisées en fonction des plans de Jean Cocteau. La Chapelle fait partie de l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1989.
Unique en Europe, le Puits aérien de Trans en Provence suscite l’intérêt et l’interrogation. Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, le Puits aérien a été construit en 1931 par l’ingénieur belge Achille Knapen. De prime abord, le visiteur pourrait croire à une ruche géante, ou un pigeonnier en pierres. Pour autant, l’utilité de ce curieux bâtiment est tout autre : il permettait de conserver l’eau de la rosée récupérée par la condensation de l’humidité de l’air. Malheureusement pour l’ingénieur, son idée n’a pas fonctionné du fait des trop faibles différences de températures entre le jour et la nuit. Ce procédé de récupération d’eau a toutefois été utilisé en Afrique, où son efficacité a pu être démontrée.
Le pont de l’Artuby, également pont de Chaulière, est un pont en arc bâti entre 1938 et 1940. Érigé à 138 mètres de hauteur, il surplombe les gorges de la rivière de l’Artuby, qui se jette dans le Verdon. Construit de béton armé, ce solide pont permet la pratique du saut à l’élastique, pour les plus courageux qui tenteront le saut de l’ange dans un cadre exceptionnel.