La route mythique des vacances fête ses 200 ans en 2024. Elle a connu ses heures de gloire dans les années 50 et 60 et a vu défiler des générations de Simca, Dauphine et 2 CV chargées de valises sanglées aux galeries de toit.
Aujourd'hui, la nostalgie de cette époque demeure vivante. Que vous soyez amateur de pique-niques en bord de route, à la recherche de petits restaurants traditionnels, ou désireux de traverser les charmants villages varois sous le regard curieux des habitants, cette route offre une expérience unique. Alors, prêt pour revivre l'aventure et parcourir à nouveau la légendaire Route Bleue ?
Ayant vue le jour il y a 200 ans, celle que l’on appela plus tard « la route des vacances » n’est pour autant et pour des raisons évidentes, pas née avec ces derniers ! C’est en 1824 que la Route royale 7 apparait officiellement. Durant les 30 Glorieuses, la Nationale 7 reliait le parvis de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris à la frontière italienne sur 996 kilomètres. Elle était la plus longue route nationale jusqu’à la réforme de 2005.
Néanmoins, les prémices de cette route mythique trouvent leur source dans l’Antiquité. L’évêque Agippa fit établir un réseau de voies pour relier Lyon (Lugdunum), alors capitale des Gaules, à Paris (Lutèce), puis à Rome traversant la vallée du Rhône et la Provence.
Napoléon fit moderniser ce dernier tronçon et numérota les routes, ce qui détermina le tracé de la route qui sera appelée Nationale 7 sous la IIIè République. Dans notre département, elle porte aujourd’hui l’appellation de DN7.
D’Ouest en Est, la RNT 7 sillonne 4 territoires varois et 16 communes, offrant une mosaïque de paysages dépaysants. Chaque étape révèle l'âme provençale, alliant charme historique et beauté naturelle.
Durant les Trente Glorieuses et jusqu'aux années 70, la Nationale 7 était synonyme de route des vacances. Les embouteillages causés par l'afflux massif d'automobiles au fil de l'itinéraire sont devenus emblématiques de ce trajet dans les années 50 et 60, donnant naissance au mythe de cette route légendaire.
Ces moments sont encore gravés dans la mémoire collective, tant chez les voyageurs que chez les habitants des villes et villages traversés. Les vacanciers, au volant de leurs Simca, Dauphine ou encore 2 CV, se pressaient dans les rues étroites des villages, suscitant l'amusement des villageois qui se rassemblaient pour admirer les modèles dernier cri.
Pour les vacanciers, les pauses étaient des moments privilégiés pour découvrir notre art de vivre. Certains optaient pour un pique-nique familial sous les platanes en bord de route, tandis que d'autres préféraient explorer les bistrots et petits commerces environnants.
Revivre ces instants de convivialité et d'émerveillement sur la Nationale 7, c'est replonger dans une époque où le trajet faisait partie intégrante de l'expérience des vacances.
Les années 50 et 60 ont leur lot d’images d’Epinal d’une France en plein essor, heureuse et optimiste. Dès 1955, Charles Trenet chantait « la route des vacances qui traverse la Bourgogne et la Provence…on chante en fête, on est heureux Nationale 7 ». Les bouchons interminables qui ponctuaient l’itinéraire dans les ruelles étroites des petites villes traversées sont évoqués aujourd’hui avec une vraie nostalgie. La commune de Tourves détenait le record du passage le plus étroit de la route Paris-Nice. Tous les deux ans (années impaires) s’organise un bouchon monstre de véhicules d’époque le 15 août. Parce que oui, un bouchon ça s’organise ! des files de voitures de la fin des années 60 venues du monde entier se prêtent au jeu de la grande migration des vacanciers vers la Méditerranée, avec des animations prévues durant toute la journée et même de fausses verbalisations ! Pour le bicentenaire de la nationale 7, la ville de Brignoles a également marqué l’événement par un pique-nique géant dans le parc du château Tivoli dans le cadre des festivités « 7 été à Brignoles ».
Exit Bison futé et les longues attentes au péage ! On a dit que l’on prenait le temps… Voici quelques idées de détours pour ceux qui choisissent la route. Nostalgiques ou amateurs d’inattendu, voici quelques adresses de haltes pour se restaurer, se dégourdir les jambes ou pour découvrir les artisans locaux. Elles vous donneront un avant-goût du savoir-vivre varois sur la route des vacances !
Pourrières et Pourcieux, aux portes du pays Aixois, sont deux villages nichés au pied du mont Aurélien ? Les vignobles des Côteaux d’Aix offrent un cadre apaisant et pittoresque. Les vieilles pierres, les maisons vigneronnes et les ruelles étroites racontent l'histoire d'une Provence authentique.
Saint-Maximin-la-Sainte-Baume La majestueuse basilique Sainte-Marie-Madeleine se dresse fièrement à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, attirant les visiteurs par ses reliques et son architecture impressionnante. Les marchés locaux et les produits artisanaux enrichissent l'expérience culturelle.
La traversée de Tourves, 4m de large seulement, est l’incontournable de la RN7, offrant dans le passé d’énormes bouchons. Aujourd’hui, le village a retrouvé sa quiétude. Territoire d'un passé minier très important d'extraction de bauxite, Tourves offre un lieu de mémoire à cette activité qui en fit sa richesse.
Brignoles est la ville des Comtes de Provence. Avec ce riche passé historique, Brignoles se découvre par son marché, ses ruelles anciennes et son patrimoine médiéval qui en font une étape incontournable pour découvrir les saveurs et l'artisanat local.
Flassans-sur-Issole est un village traversé par l’Issole, entouré de vallons couverts de chênes blancs. Flassans est situé sur l’un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Une vraie pause rafraichissante. Mais avant, passage obligatoire par « les bosses de Flassans », une double voie de la RN7 épousant la topographie du site !
Le Luc-en-Provence se distingue par son imposante tour hexagonale. La commune possède des vestiges importants de villas romaines, au milieu des vignobles des Côtes de Provence. L’arrivée sur Le Luc était précédée d’une des portions les plus raides de la RN7.
Le village a la particularité d’être partagé entre le Vieux Cannet, village médiéval perché au sommet d’une colline, et en contrebas le village moderne qui s’organise autour d’un parc de cèdres centenaires. L’état de conservation du Vieux Cannet, site classé, nous donne une idée de ce à quoi ressemblait un castrum au Moyen-Âge. C’est au Cannet des Maures que bifurquait la route vers Saint-Tropez avec ses célèbres virages de la Garde-Freinet.
Vidauban, baignée de soleil, est entourée de vignobles réputés pour leurs vins de qualité. Les promenades dans la vallée de l'Argens offrent des vues spectaculaires sur les collines boisées.
Taradeau, ce petit village provençal est situé au cœur de la vallée de la Florièye, affluent de l’Argens. Ici c’est le pays de l’eau et du bon vin. Dominé par une tour de guet médiévale et une chapelle romane, Taradeau vous souhaite la bienvenue.
Les Arcs est un village médiéval avec des ruelles étroites et des maisons anciennes. L'atmosphère intemporelle et les panoramas sur les collines environnantes en font une halte mémorable.
Le Muy est célèbre pour son marché provençal coloré. Flâner parmi les étals permet de découvrir les produits locaux, fruits et légumes fraîchement récoltés, et de s'immerger dans l'ambiance chaleureuse de la Provence. C’est le carrefour entre les routes de Draguignan et Sainte Maxime.
Roquebrune-sur-Argens, nichée entre mer et montagnes, offre des paysages à couper le souffle avec son rocher imposant et ses vignobles verdoyants : dépaysement assuré ! Le village médiéval transporte les visiteurs dans une époque révolue.
Puget-sur-Argens est entouré de paysages naturels magnifiques, des forêts de pins aux rives de l'Argens. C'est une destination idéale pour les amateurs de plein air et de nature.
Fréjus, ville riche en histoire et en culture, possède des arènes antiques et un amphithéâtre témoignant de son passé romain. Les plages dorées et le port animé offrent une transition parfaite entre Provence et Côte d’Azur. La RN7 passe devant le temple bouddhique créée en 1914–18 pour les troupes indochinoises et la Nécropole des troupes de Marine.
Les Adrets-de-l’Estérel, village perché, offre des vues spectaculaires sur le massif de l’Estérel et la mer Méditerranée. Les paysages y sont grandioses, mêlant montagnes rougeoyantes et le bleu azur de la mer s’offre enfin aux voyageurs.